Archive pour mars, 2008

Théâtre : premières représentations de « L’Invitée » les 28 et 29 mars 2008.

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(Un dîner de famille qui vire au règlement de comptes…)

 Le vendredi 28 et le samedi 29 mars ont eu lieu les toutes premières représentations de la pièce L’Invitée. Cette création du « Théâtre de la Rive » a reçu un accueil chaleureux. Merci à tous mes partenaires qui ont donné corps, voix et âme aux personnages que j’ai imaginés ; merci à Françoise Tixier qui a mis en scène le spectacle ; merci à Joëlle et Armel Mandart des « Editions Mandarines » qui ont publié et défendu avec conviction le texte et, surtout, merci aux spectateurs, nombreux et pour beaucoup fidèles .

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(Solange et Claire, discussion intime… et début de révélation…)

Prochaines représentations

les 25 et 26 avril

Espace Béraire

La Chapelle Saint Mesmin

 à 20h45.

 

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(Paul, le père et la mère au petit déjeuner. Mais où est donc passée l’invitée ?)

 

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Salut final après la première du 28 mars 2008.

De gauche à droite sur les 2 photos ci-dessus :

(Serge Burnel, Mouna Bouhamidi, Monique Ronsse, Franck Bellucci, Mercédes Fournier

- les comédiens -

et Françoise Tixier, la metteuse en scène avec son bouquet de fleurs.)

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(Samedi 29 mars. Salut final. Emotion et satisfaction.)

 

« Ce Silence-là » : début du premier chapitre du roman.

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                                                         1er jour 

Elle regarde le visage anguleux, elle scrute les grands yeux clairs, caves, cernés de noir, des yeux étonnamment fixes et vides, pas tout à fait éteints mais aux pupilles sans éclat, sans profondeur. Quelques mèches de cheveux fins, très blonds, légèrement ondulées, collées sur le front par la sueur, soulignent l’extrême pâleur du faciès.

Il ne bouge pas, ne se débat plus, corps figé et nu sur ce lit auquel il a été sanglé non sans mal. Aux cris d’effroi, aux râles douloureux a enfin succédé le silence, celui de l’épuisement, de la résignation aussi. Le produit injecté, mélange de puissants tranquillisants et d’hypnotiques, a agi, pénétrant les tissus, les muscles, les organes et l’esprit, oui, surtout l’esprit. Et les convulsions ont fait place à une complète immobilité des membres.

Seule, assise sur  l’unique chaise de la petite chambre aux parois immaculées, elle attend maintenant que la respiration se fasse  plus régulière, plus douce. Elle guette et espère les symptômes d’un sommeil qui serait profond, paisible, récupérateur, et en attendant, elle observe avec son regard de soignante, de femme, mais aussi avec cette compassion particulière qu’on ne peut surprendre que dans les yeux d’une mère. 

Et cela se fait.

Petit à petit, le souffle se met à ralentir, devenant plus calme, plus tranquille. Les bras menus, presque graciles, ainsi que les longues mains un peu féminines semblent se relâcher, s’abandonner. Sur la peau translucide des paupières qui viennent de se baisser, quelques veinules sinueuses s’entrecroisent, se mêlent, dessinant un faisceau serré d’étoiles sanguines. Pendant qu’elle détaille chaque parcelle de peau du dormeur, Hélène s’interroge : Quel âge peut-il donc avoir ? De toute évidence, ce n’est déjà plus un enfant, mais il n’a pas encore une corpulence d’adulte. Non, ce n’est pas encore tout à fait un homme…

Après un long moment durant lequel elle se laisse bercer par une agréable torpeur, sorte de rêverie ouateuse, elle se ressaisit et constate qu’un filet de salive luit à la commissure des lèvres du patient. Elle se redresse alors, quitte son siège, extirpe de la poche de sa blouse un mouchoir en tissu, le déplie et se penche pour essuyer ce qui pourrait être un reste d’écume de mer. Le corps, dont elle est maintenant tout près, sent encore la vase. Elle n’a aucun mal à reconnaître cette odeur spécifique qui l’a déjà assaillie tout à l’heure lorsqu’il lui a fallu plier les vêtements détrempés destinés à être lavés, désinfectés et séchés.

Oui, elle reconnaît cette odeur qui toujours l’a écoeurée, bouleversée, que toujours ou depuis si longtemps déjà elle a essayé de fuir, d’oublier, et dont elle sait qu’elle a à voir avec la mort, avec la décomposition, avec la lente, l’immonde putréfaction des corps et des viscères gorgés d’eau. Elle sent cette odeur mais étrangement elle ne cherche pas à l’éviter. Au contraire, elle se force à la respirer à pleins poumons, à s’en laisser pénétrer, et elle se dit que, peut-être, ce sont précisément ces relents tenaces qui la retiennent ici, au chevet du dormeur.

En effet, elle n’a plus de doutes à présent, c’est bien cette odeur dont il est imprégné qui l’empêche de s’en aller, de partir, de rejoindre le monde des vivants, là-bas, au-delà de l’enceinte de l’hôpital.

Maintenant, l’effroi est passé. Il n’y a plus de cris, plus de gémissements. Le calme est revenu, un calme fragile, éphémère mais onctueux, et le marcheur sans papiers, sans identité, sans paroles, sans âge précis, peut sommeiller dans le lit de la chambre 22, au second étage de l’hôpital.

Extrait du roman Ce Silence-là.

Premières pages.

Editions Demeter.

                               

                                                     

Parution de la pièce « L’Invitée »… L’ouvrage est désormais disponible :

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La pièce L’Invitée vient d’être publiée.

Elle peut être d’ores et déjà commandée en ligne, en toute confiance,  sur

le site de l’éditeur :  

 http://lesmandarines.free.fr/

ou aux librairies

« Les Temps Modernes » et « Privat-Loddé » à Orléans.

Création de la pièce très prochainement, les 28 et 29 mars,

par « le Théâtre de la Rive »,

dans une mise en scène de Françoise Tixier.

La Chapelle Saint Mesmin, Espace Béraire, 20h45.

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