Nouvelle Critique de « Ce Silence-là » parue le 31/5/08 sur le site » Le Bibliomane ».
Ci-dessous, le billet de lecture sur Ce Silence-là qui vient d’être publié
sur l’excellent site « Le Bibliomane ».
Merci à son rédacteur !
A consulter à l’adresse suivante :
http://lebibliomane.blogspot.com/
samedi 31 mai 2008
Le violoncelliste
« Ce silence-là » Franck Bellucci. Roman. Editions Demeter, 2008
Qui est cet étrange jeune homme que la gendarmerie a récupéré, errant et hagard, sur une plage du littoral normand ? Vêtu d’un habit de gala, serrant contre sa poitrine une liasse de partitions musicales, l’inconnu semble muet et frappé d’amnésie.
Aussitôt pris en charge par les autorités, le voici admis dans le service psychiatrique de l’hopital de L.
Malgré toutes les tentatives des médecins et des enquêteurs, le mystère reste entier en ce qui concerne l’identité du patient de la chambre 22. Le jeune homme semble muré dans son silence et aucune stimulation sensorielle ne semble réussir à le sortir de son état apathique.
Hélène, l’infirmière chargée de le surveiller, s’interroge elle aussi sur le mystère qui entoure ce jeune inconnu. Ses questionnements vont peu à peu céder la place à une étrange fascination envers celui qu’elle va finir par considérer comme « son patient ».
La jeune femme qui, sous un aspect avenant dissimule d’anciennes blessures, va très rapidement se consacrer exclusivement à l’étrange pensionnaire de la chambre 22 et rester à son chevet des heures durant, quitte à oublier pour cela ses obligations professionnelles et personnelles.
Au matin du 15ème jour, une infirmière stagiaire découvre dans la chambre un dessin réalisé par le jeune homme : il s’agit d’un violoncelle.
L’inconnu de la chambre 22 serait-il musicien, hypothèse que tendrait à appuyer la liasse de partitions qu’il détenait lors de son admission ?
On fait alors appel à un professeur de musique qui arrive sur les lieux le lendemain matin, muni d’un violoncelle. À la stupéfaction générale, le jeune homme s’empare de l’instrument et se met à exécuter avec une grande virtuosité les Six Suites de Jean-Sébastien Bach.
Les enquêteurs de la police, les médias et les médecins se perdent en conjectures : qui est réellement cet homme ? un artiste de génie victime d’amnésie ? un autiste? ou, plus incroyable encore, un adroit mystificateur ?
Pour Hélène, ces suppositions importent peu alors que le jeune homme de la chambre 22 prend de plus en plus d’importance dans sa vie, tout ceci à un tel point qu’elle finit par perdre pied avec son quotidien et avec ses collègues, n’ayant plus pour seuls confidents que son journal intime ainsi que « son patient » avec qui elle entretient un dialogue silencieux, fait de gestes, de regards, de caresses.
Les jours vont passer – 85, exactement – pendant lesquels Hélène va peu à peu tenter de percer le mystère du patient de la chambre 22 , un mystère qui va trouver d’étranges résonnances avec son propre passé, un drame survenu lors de son adolescence et qui ne cesse de la hanter. Elle ira ainsi jusqu’au bout de ses questionnements, faisant resurgir peu à peu de douloureux souvenirs, jusqu’à ce que – passé et présent finissant par se confondre – elle soit amenée progressivement vers une conclusion qui s’avérera tragique et irrémédiable.
S’étant librement inspiré d’une histoire vraie qui défraya la chronique il y a de cela quelques années – l’affaire Andreas Grassl, surnommé « The Piano Man » – Franck Bellucci ne cherche pas à nous conter une enième interprétation de ce fait-divers qui fit alors couler beaucoup d’encre.
C’est en fait sur la personnalité d’Hélène, l’infirmière qui va assister le patient de la chambre 22, que l’ensemble de ce roman va se focaliser afin de nous livrer le portrait d’une femme déchirée par son passé, une femme qui trouvera dans la personne de ce jeune homme inconnu le catalyseur de tous ses espoirs, de toutes ses peurs et de tous ses regrets.
Franck Bellucci, dont c’est ici le premier roman, nous livre avec « Ce silence-là », un récit fascinant, sensuel, troublant et douloureux, un voyage aux limites de l’amour et de la folie qui ne laissera pas le lecteur indifférent.
Critique de « Ce Silence-là » parue sur le site « Bibliotheca ».
Ci-dessous une nouvelle critique du roman Ce Silence-là
publiée aujourd’hui sur le site :
http://bibliotheca.skynetblogs.be
Ce silence-là – Franck Bellucci – 2008 | |
26-05-2008 Bellucci, Franck Un jeune homme en tenue de soirée errant sans but est retrouvé sur une plage déserte. Les autorités le prennent en charge et découvrent qu’il est totalement mutique. D’où vient-il? Que faisait-il avant de se retrouver là? Tout le monde l’ignore et il n’est pas possible d’en tirer quoi que ce soit. L’homme reste muet et ne semble guère réagir à son entourage. Au bout de quelques jours, il révèle cependant ses talents de musicien lorsque le personnel de la clinique lui présente un papier et un crayon dans l’espoir qu’il écrive son nom ou dessine le drapeau de son pays. Mais, au lieu de cela, il dessine un violoncelle. On lui apporte alors un instrument et il se met à jouer deux heures durant. Mais il ne prononce toujours pas le moindre mot. Très angoissé, il ne s’apaise que lorsqu’il manipule son violoncelle. Tout est mis en œuvre pour découvrir l’identité de l’amnésique, y compris l’appel aux médias qui diffusent des portraits à travers le pays. Franck Bellucci, professeur de lettres enseignant près d’Orléans, signe avec Ce Silence-là son premier roman. Si l’histoire peut sembler familière c’est que l’auteur réutilise comme base à son roman un fait divers réel qui s’est produit en 2004 en Angleterre. En effet cette année-là un amnésique a été retrouvé sur une plage déserte et, grâce à ses compétences de pianiste, il a vite été surnommé The Piano Man par les médias. Les faits sont un peu transformés pour les soins du roman mais tout le déroulement de l’affaire s’y retrouve. Mais pour Franck Bellucci le but n’est pas de réécrire ce fait divers sous forme de roman pour trouver une énième explication à cette affaire. Non, l’affaire du Piano Man n’est que prétexte pour parler de l’aide-soignante et infirmière Hélène, le véritable personnage principal du roman, une femme blessée dans la vie qui va revivre en s’imaginant une histoire avec le célèbre patient. L’histoire est d’ailleurs racontée de son point de vue à elle, alternant des récits à la première personne (extraits du journal intime d’Hélène) et à la troisième personne. Et peu à peu se révèle la personnalité d’Hélène à travers les silences du patient et le lecteur suit pas à pas sa lente évolution tantôt heureuse, mais souvent inquiétante, vers une fin que l’on devine terriblement tragique. Franck Bellucci réussit à parfaitement rendre cette évolution psychologique, le lecteur accroche dès les premières pages à ce texte troublant et émouvant à la fois, et qui se révèle également plutôt original et inattendu.Ce Silence-là de Franck Bellucci est un premier roman fort réussi et très prometteur. |
Souvenir de la séance de signature à Orléans.
Ci-dessous, une photographie prise
lors de la séance de dédicace de Ce Silence-là
organisée par la librairie Privat-Loddé d’Orléans le samedi 24 mai 2008.
Merci vivement à tous les futurs lecteurs, nombreux, chaleureux,
qui m’ont rendu visite, qui m’ont encouragé
et avec qui il a été agréable d’échanger quelques phrases.
Merci aussi à l’équipe de la librairie Privat-Loddé pour son accueil.
Merci enfin à mon fils Jérôme qui m’a accompagné…
Critique de « Ce Silence-là » parue sur le site Bibiloblog.
Ci-dessous la critique du roman Ce Silence-là qui vient d’être mise en ligne sur Biblioblog. N’hésitez pas à consulter ce site où sont quotidiennement publiés des billets de lecture de grande qualité à l’adresse suivante :
Ce silence-là – Franck Bellucci
Par Laurence le vendredi 23 mai 2008, 07h22 – Romans français – Lien permanent
Vous vous souvenez de Andras Grassi ? Ce jeune homme retrouvé sur un plage britannique, habillé en frac, muet et pianiste de génie? Il avait à l’époque défrayé la chronique… Si je m’en souviens si bien, c’est que mes colistiers avaient imaginé quelques scénarios probables, sous forme de très courtes nouvelles.
Pour son premier roman, Franck Bellucci a eu la même idée, mais a réussi à en faire un roman riche et émouvant, dépassant le simple fait divers.
Nous sommes en 2005, dans une petite ville de Normandie. Hélène, aide-soignante à l’hôpital psychiatrique, est chargée de l’admission du patient de la chambre 22. Ce n’est pas un patient comme les autres. Arrivé entouré des policiers, il est enfermé dans un mutisme inquiétant. Ses yeux bleus ne semblent rien voir, il est perdu dans son univers et ne réagit à aucun stimulus extérieur.
Immédiatement, l’équipe médicale se met en branle. Le professeur T est bien décidé à lever le voile sur cet étrange mystère. Tous les moyens sont mis en œuvre : des médecins de la capitale sont rapidement appelés à la rescousse pour établir un diagnostique. Autisme? Schizophrénie? ou simple imposture?
Mais Hélène est sourde à l’agitation; elle pense savoir qui est ce frêle jeune homme.
Pendant les 85 jours que dureront l’internement de l’inconnu, l’aide-soignante ne quittera pas son patient de la chambre 22, au risque de se faire renvoyer. Elle sait que seul le silence de leurs échanges lui permettra de guérir.
Si Franck Bellucci s’est inspiré de ce fait divers, ce n’est pas pour essayer de trouver une énième explication. Les tabloïds, avant lui, avaient déjà imaginé tous les scénarios possibles. Ici, la réalité n’est qu’un prétexte littéraire, et le discours que sous-tend ce récit est bien plus universel.
D’ailleurs, le personnage principal de Ce Silence-là n’est pas le patient de la chambre 22, mais Hélène, cette jeune femme blessée et meurtrie. La narration alterne entre le récit classique et les extraits des journaux intimes de la soignante. Peu à peu, on comprend le drame qui se prépare, on pressent le transfert inévitable.
Ce roman parle des silences : ceux qui rassurent; ceux qui inquiètent; ceux qui détruisent lentement. Le silence ici envahit l’espace et naît du poids de l’éducation. Le lecteur impuissant, suit donc avec inquiétude et empathie les méandres de la pensée d’Hélène. Comment définir la normalité ? Où commence la folie? Et finalement ne sommes-nous tous pas sans cesse sur la corde raide?
Franck Bellucci a réussi son pari puisque j’ai rapidement oublié ce que je savais de ce fait divers pour accompagner Hélène et son patient dans leurs silences. C’est un premier roman très prometteur.
Laurence
Extrait :
Non, personne ne peut se douter qu’entre elle et lui, ce jeune homme blond, mutique, apeuré, maigre, aux yeux clair, si clairs et hagards, un lien est en train de se tisser, un lien aussi fort que singulier, un lien secret qui désormais unira leurs destins.
[...]
Et pourtant moi je sais, oui, je le sais du fond de mon âme, qu’il n’est pas dément, qu’il n’a rien à voir avec les névrosés, les psychotiques, les maniaco-dépressifs et autres schizophrènes; je sais que l’autisme n’est pas la cause véritable de son mutisme, qu’il n’explique en rien son attitude.
Je le sais mieux que quiconque mais pour le moment je ne peux en parler à personne. Je dois aussi garder le silence. Nous sommes unis dans le silence.
Édition Demeter – 150 pages
Séance de signature le 24 mai à la librairie Privat-Loddé d’Orléans.
Une séance de signature de mon roman Ce Silence-là est organisée par la librairie Privat-Loddé d’Orléans
le samedi 24 mai à partir de 15 h
Faites passer l’information et venez nombreux !
Je serai heureux de vous y rencontrer…
Adresse de la librairie :
Privat Loddé
2, place de la République
45000 Orléans
Tél: 02 38 65 43 43
Fax: 02 38 65 43 44
Merci à tous et à bientôt !
« Deux jours à tuer » de Jean Becker avec A. Dupontel.
L’histoire : Antoine Méliot, la quarantaine, a tout pour être heureux : une belle épouse, deux enfants adorables, des amis sur lesquels il peut compter à tout instant, une jolie demeure dans les Yvelines et de l’argent. Mais un jour, il décide de tout saboter en un week-end : son bonheur, sa famille, ses amis. Que s’est-il passé chez cet homme pour qu’il change si étrangement et si brutalement de comportement ? Veut-il en finir avec l’hypocrisie d’une vie trop normale et prévisible ?
Mon avis: Il faut l’admettre : le film tient en haleine et ne peut laisser insensible. Le spectateur est comme happé par cette histoire qui le fait passer par des émotions diverses, fortes et étrangement contradictoires. Le personnage principal, fort bien interprété par un Dupontel qui ne cesse de confirmer qu’il est l’un des plus grands acteurs de sa génération, dérange, agace, fascine puis en vient à bouleverser lorsqu’est révélée, in fine, la raison d’être de son comportement.
Certes, on pourrait reprocher à Becker de nous manipuler, de nous faire croire à une audace, à une folie, à une insolente liberté qui se révèlent en fin de compte une imposture de cinéaste. Certes on peut regretter une fin qui explique, qui justifie, qui rationalise. En effet, pourquoi nous faire ainsi croire en des motivations en vérité mensongères ? Pourquoi ne pas avoir osé faire du protagoniste un authentique anti-héros, un homme effrayant car étranger aux codes de la bienséance sociale et familiale ? Et pourquoi ne pas être allé jusqu’au bout de la logique qui semble d’abord être celle de cet homme singulier ? Une logique étourdissante, vertigineuse, à la fois insupportable et respectable.
Certes encore le film n’est pas pleinement abouti. Le personnage du père n’a par exemple pas une vraie raison d’être. Il ne sert pas l’intrigue pas plus qu’il n’enrichit le propos ni la portée de l’oeuvre. Mais Deux jours à tuer n’en demeure pas moins un film français de qualité, efficace, troublant, émouvant ; un long métrage plutôt bien construit et surtout fort bien servi par d’excellents interprètes. Après reste à savoir si le dénouement, très « politiquement » correct, voire pathétique et psychologisant, ne détruit pas, à postériori, la portée de la violence bien sûr dérangeante mais ô combien fascinante qui le précédait et qui semblait donner sens à l’oeuvre..
Note : ++