Archive pour juin, 2008

Extrait n°2 du roman « Ce silence-là », éditions Demeter.

 

 Extrait n°2 du roman Ce Silence-là, édition Demeter.

 Extrait correspondant aux pages 45 à 47 du livre.

15e jour

L’infirmière stagiaire a été la première à l’apercevoir, à le découvrir. Elle l’a trouvé sur le sol, près du lit, du côté de la fenêtre. Immédiatement, elle a appelé pour avertir les autres membres de l’équipe de garde qui tous sont accourus dans la chambre 22 où, enfin, il s’est passé quelque chose.

Ils l’ont regardé, attentivement, à tour de rôle ; ils l’ont regardé scrupuleusement, médusés et contents à la fois, bien que ne sachant ni quoi faire ni comment réagir.

Le dessin est d’une précision incroyable et représente l’instrument dans ses moindres détails. Le jeune homme blond a donc choisi l’aube, ce moment fugace, délicat, où tout reste en suspens, où les bruits du couloir sont encore rares et assourdis, où la folie des psychotiques et autres schizophrènes est comme engourdie, anesthésiée par un sommeil lourd, artificiel, pour se saisir de la feuille blanche et du crayon qui depuis plusieurs jours se trouvaient sur la tablette près des partitions. Cette même feuille et ce même crayon qu’il avait ignorés, semblant ne pas les voir, lorsqu’ils lui avaient été présentés par le docteur T., il les a attrapés, et il a dessiné.

Un violoncelle.

De ce violoncelle, le directeur de l’école de musique proche de l’hôpital dira quelques heures plus tard qu’il est représenté avec une minutie sidérante, mieux, avec un extraordinaire talent. Et, en effet, tous en conviennent : le trait est sûr, précis, maîtrisé, élégant, et rien, absolument rien, ne manque à l’exécution. Volute, chevillier, sillet de la touche, manche, cordes au nombre de quatre, chevalet, ouïes, filets, cordier, piquet, tout y est, sans compter l’exactitude des lignes, des contours, des proportions, des ombres, des effets de relief. À en croire le spécialiste convié par le docteur T. et qui ne cesse de s’extasier de sa voix chevrotante, chaque élément figure où il faut, comme il faut, ce qui semblerait attester une parfaite connaissance de l’instrument représenté. Mais il ne saurait être question de parler d’un simple croquis techniquement élaboré ; non, il y a quelque chose d’émouvant dans ce dessin, quelque chose de puissant qui parait être l’oeuvre d’un artiste expérimenté, sensible, seul à même de saisir et de fixer ainsi la quintessence, l’âme d’un objet.

*

Mardi 18 avril : Ça y est. Je le savais, cela ne pouvait être autrement. Il vient de rompre à sa manière ce silence qui n’avait que trop duré. Il fallait tout simplement attendre, il fallait mériter ce qu’il nous a offert aujourd’hui. Il s’est exprimé en dessinant ; il a dessiné un violoncelle et son dessin est magnifique. Je ne me lasse pas de le regarder, de l’étudier dans ses moindres détails. Tant de précision, d’élégance : c’est prodigieux !

Il y a quelque chose d’humain dans l’instrument tel qu’il l’a figuré, avec son corps proportionné, ses rondeurs douces, son buste fier surmonté d’un long cou altier. Tout de suite, j’ai vu sur la feuille une silhouette élancée, des courbes qui invitent au toucher, à la caresse ; j’ai vu des hanches larges, sans doute plus féminines que masculines, en attente d’une étreinte. Comme s’il ne manquait que l’archet et le doigté de l’expert pour donner vie et voix à tout cela, pour que naissent une mélodie, une plainte, un profond soupir, un cri peut-être.

C’est donc la musique qui nous a rapprochés, j’aurais dû m’en douter, d’ailleurs je m’en doutais.

Et depuis que je l’ai vu, je ne peux effacer de mon esprit ce dessin sur lequel j’ai cru reconnaître un tracé que j’avais l’habitude de côtoyer, il y a longtemps. Ce tracé m’est familier. Ne serait-ce pas le tracé d’un bel adolescent, taciturne, fragile mais talentueux, tellement doué, à qui tout le monde aimait à prédire un grand avenir ? Le tracé d’un adolescent sensible, tellement sensible, pour qui la musique était tout… Ne serait-ce pas…

Se peut-il vraiment que je l’aie retrouvé, qu’il me soit revenu, ici et maintenant ?

*

Pour tous, le jeune homme blond vient donc de devenir le violoncelliste muet de la chambre 22. Mais pour Hélène, il est bien plus, il est son musicien du secret et du silence, un secret et silence qu’avec lui elle va désormais partager.

Pour que ce soit leur silence et leur secret.

                                                

Extrait n°2 du roman

Note de lecture : « Dans le creux de ta Main » de Michèle Reiser.

   Il s’appelle Baptiste. Il est beau, riche, célèbre, et son visage s’étale à la une de tous les magazines dits « people ». Elle se prénomme Marie, c’est une femme hyper-active, elle vient d’être nommée à un nouveau poste à haute responsabilité, elle est célibataire et elle a des enfants fruits (ou séquelles, on ne sait trop…) d’une ancienne liaison (enfants dont elle ne s’occupe jamais bien sûr, il y a quand même mieux à faire dans la vie !).

  Et devinez quoi ? Ils se rencontrent si, si, et… devinez quoi encore ? Ils connaissent le coup de foudre. Le vrai, celui qui vous bouleverse, qui vous renverse, qui vous traverse le corps et l’âme, celui qui chamboule tout, qui vous fait oublier vos responsabilités, vos engagements, vos réunions, vos enfants, vos rendez-vous super méga importants. Bref, ils s’aiment archi fort mais comme ils sont vraiment modernes ces deux-là, et que, malgré tout, ils n’ont pas beaucoup le temps de se voir, alors ils s’envoient des textos. Vous savez, la version contemporaine des lettres d’amour. Ainsi, alors qu’il est au bout du monde, Baptiste écrit à la belle Marie qui se languit de lui : « Bonne nuit jolie fée, je pense à toi » ou encore, dans un élan de lyrisme éblouissant il tape sur son clavier  »que la force soit avec toi et le soleil est pour nous deux ». (Oui, tant pis pour les autres qui devront supporter une éclipse et se geler : après tout la passion sera égoïste ou ne sera pas !) A ces déclarations sucrées des personnages font écho les phrases, sublimissimes et ô combien profondes, de la narratrice laquelle affectionne les métaphores d’une grande originalité et, surtout, d’une force poétique inégalable. Le lecteur apprend par exemple au détour d’une page (je vous rassure, les pages se tournent très vite, très très vite, et c’est écrit très gros…) que Marie « est devenue une île inatteignable » (p. 140) ou encore qu’elle va s’ouvrir « comme le grand nénuphar » (p. 110). Marie, l’île… Marie, le nénuphar. Magnifique, non ? A quand Marie la fourmi, le grain de sable, Marie, le nuage cotonneux, le nem vietnamien, le rouleau de printemps… Presque aussi fort que du Lévy, je vous le dis…

   Enfin, surgira dans l’histoire la jalousie, la vilaine, l’immonde adversaire qui mettra le bonheur de ce couple en péril. Et si Baptiste ne répondait plus aux SMS de Marie ? Et si Marie était condamnée à l’abandon ? Horreur ! Infâmie !

 

 Vous l’aurez compris,  ce pseudo roman atteint le paroxysme du ridicule, l’acmé du grotesque : histoire insignifiante, totalement inintéressante ; style indigent digne d’une médiocre collégienne ; lyrisme poussif qui ne touchera, et encore, que quelques adolescentes prépubères ; festival de phrases grandiloquentes ; concentré de clichés et d’un sentimentalisme à deux sous. Bref, rien, absolument rien, ne peut sauver ce « texte » (évitons les termes de « livre » ou de « roman », termes que je respecte trop) du naufrage absolu … Un vrai Titanic « littéraire ».

   C’est affligeant, de bout en bout…  Mecontent 

 

   Un seul point positif cependant : Dans le Creux de ta Main possède un réel pouvoir comique, mais qui s’ignore probablement. Une telle accumulation de bêtises a au moins le mérite de faire rire aux éclats le lecteur… C’est déjà ça !  emoticone

                                                                   Dans le creux de ta main

                                             

   Dommage, j’aurais tellement aimé apprécier ce volume qui m’a été offert par un être qui m’est cher… mais qui, et cela l’excuse totalement, s’était fié à la réputation d’une maison d’édition prestigieuse à laquelle on doit, Dieu merci, d’autres publications d’une tout autre valeur ! 

 Note : – - -

 

Cinéma : « Sagan » de Diane Kurys avec S. Testud.

   Alors qu’elle est encore une jeune fille de bonne famille, Françoise Sagan publie à dix-huit ans son premier roman, Bonjour Tristesse, qui la révèle au public et la rend tout de suite célèbre. Commence alors pour ce « gentil petit monstre » une vie dense et légère, partagée entre écriture, amours multiples et contrariées, amitiés fidèles et trahies, soirées parisiennes et escapades en Normandie, alcool et drogues en tous genres.

   Le film de Kurys retrace avec justesse l’itinéraire chaotique de cette femme profondément moderne, libre, à la fois sensible et dure, qui joua sa vie comme on joue au casino, avec folie, avec fougue, avec insouciance et insolence.

   Mais c’est surtout l’interprétation de Sylvie Testud qui mérite d’être saluée. En effet, la comédienne, magnifique de justesse, a su capter la physionomie, la gestuelle, les intonations, les regards, la fragilité de son personnage, et ce à tous les âges de sa vie. De la jeunesse flamboyante à l’âge mûr douloureux. D’aucuns diront d’ailleurs qu’elle n’interprète pas Sagan, mais qu’elle l’incarne.

    Sans jamais sombrer dans l’hagiographie, le film révèle donc une femme contradictoire tout en présentant une galerie de portraits, tantôt attachants, tantôt agaçants, et en donnant à voir une valse d’individus, celles de mondains désabusés, qui deviennent à leur tour les personnages d’une oeuvre cinématographique, certes académique dans sa mise en scène, mais plutôt réussie dans l’ensemble.

 

Pour en savoir plus sur le film, consulter le site officiel :

                        http://www.sagan-lefilm.com/                                    

Note : + +

                             Sagan

 

Note de lecture : « Ouest », roman de François Vallejo.

Avec Ouest, François Vallejo signe un livre pleinement abouti, un texte très romanesque aux qualités multiples et rares.

Tout d’abord, il met en scène des personnages complexes, fascinants, en proie à leurs peurs, leurs secrets, leurs démons, les fantasmes inavoués et, pour le plupart, inavouables.

De même, l’écrivain parvient à créer une atmosphère oppressante où l’étrangeté côtoie le quotidien, où la folie contamine petit à petit le réel.

Enfin, et surtout, c’est en virtuose que Vallejo invente une écriture riche, dense, profondément personnelle qui mèle avec talent le récit pur, le style direct et le discours indirect libre lequel permet l’accès aux pensées et à l’intériorité des personnages.

Les membres du Jury du Livre Inter ne s’y sont donc pas trompés en récompensant, l’an dernier, cette oeuvre qui mérite à bien des égards d’être découverte !

Note : +++

                          Note de lecture :   

 

                      Mot de l’éditeur sur « Ouest » de François Vallejo

Un soir, dans un château aux tréfonds des terres de l’ouest, un garde-chasse se découvre un nouveau maître. Le vieux baron de l’Aubépine est mort, un fils le remplace. Lambert, le garde-chasse, était un serviteur à l’âme trop près de ses bois, au caractère trop probe, à la meute de chiens trop sauvage et à la fille trop belle pour s’entendre avec ce nouveau baron, si plein de folies politiques, d’obsession des corps et de maladie rentrée. Non, entre lui et le jeune L’Aubépine, l’entente n’était pas pensable, c’était sensible, l’affaire aurait dû en rester là. L’affaire n’en restera pas là. Elle va durer dix années, et s’achèvera en carnages.

 

 

Enigme littéraire n°7 :

 Ces dates parlent de moi…

Qui suis-je donc ?

1830 – 1843 – 1870

marie écrit :Ajouté le 13 juin, 2008 à 13:22 
Je pense que c’est Victor Hugo : 1830 correspond à la célèbre “bataille d’Hernani” ; 1843 est l’année où sa fille Léopoldine meurt ; et 1870 est son retour à Paris suite un son exil…

 Bravo ! C’est une excellente réponse…

Cinéma : « Un Conte de Noël » ennuyeux, bavard et prétentieux…

Sans doute n’ai-je pas la finesse de compréhension des critiques professionnels qui ont encensé le film après sa projection au dernier festival de Cannes ; 

Sans doute ne suis-je pas assez « intello-bobo » dans l’âme pour savourer ces dialogues verbeux, ces dissertations nombrilistes et répétitives toutes saturées de références pesantes à la psychanalyse ; 

Sans doute ne suis-je pas assez subtil pour goûter à leur juste valeur ces monologues sur le mal être de petits bourgeois nantis, tellement privilégiés et pleins d’assurance que rien ne réussit à leur ôter leur cynisme, leur détachemement, leur prédisposition au bon mot, pas même l’ombre d’une maladie fatale qui menace ;

 Sans doute ai-je aussi (je l’admets, je reconnais ma faute… pardon, pitié, pardon ! ) le mauvais goût, voire l’insupportable candeur, pour ne pas dire l’inculture, d’attendre d’un film une histoire, une émotion, des personnages crédibles, une atmosphère, une cohérence ;

 Sans doute étais-je également un peu fatigué pour trouver ces 2 h 25 interminables, insupportables de lenteur et de platitude ;

Oui, sans doute, sans doute…

Vous voyez, ma bonne volonté n’est pas en cause, je suis prêt à formuler toutes ces concessions pour obtenir le pardon des nombreux admirateurs de Desplechin (ça fait sûrement très chic, là-bas, à la capitale, vous savez, à Paris, dans le quartier latin surtout, ou même à Cannes, sur la croisette - enfin là où sont les gens bien, ceux qui comprennent - d’aimer Desplechin).

 Et pourtant, Un Conte de Noël m’est apparu comme un ratage complet. Oui, malgré des comédiens talentueux, malgré la grâce et la douceur fragile d’Anne Consigny, malgré des pistes intéressantes et un montage original, ce film n’est qu’un long bavardage prétentieux à réserver à une élite pour laquelle l’ennui généré par une oeuvre est la marque suprême de sa qualité artistique !  

Aucune chair, aucune âme, rien que des mots, des mots et encore des mots. Cela ne suffit pas pour faire un film qui puisse vraiment concerner, toucher, déranger le spectateur… Dommage !

                                                                    Mecontent Mecontent 

                                       

                        Cinéma :

Coup de coeur cinéma: « Les Chansons d’Amour », actuellement diffusé sur Canal +.

Ne ratez pas ce film enchanteur, en état de grâce, plein de charme, mélange de légèreté et de gravité.  Une comédie musicale moderne filmée avec talent, servie par des acteurs tous magnifiques de jeunesse, d’enthousiasme et de fragilité, qu’ils jouent ou qu’ils chantent.

Une oeuvre sensible, émouvante, surprenante, audacieuse, riche en références cinématographiques mais jamais démonstrative.  Bac Films

Un Film de Christophe Honoré

Avec :

  • Louis Garrel : Ismaël
  • Ludivine Sagnier : Julie
  • Clothilde Hesme : Alice
  • Grégoire Leprince-Ringuet : Erwann
  • Chiara Mastroianni : Jeanne
  • Jean-Marie Winling : le père
  • Brigitte Roüan : la mère
  • Alice Butaud : Jasmine
  • Yannick Renier : Gwendal
  •                                                       

    Pour davantage d’informations sur ce film,

    consultez l’article de « Wikipédia » à l’adresse suivante :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Chansons_d’amour

     Coup de coeur cinéma:

    Critique de la pièce « L’Invitée ». Source : site « Le Bibliomane ».

      Voici une critique de la pièce L’Invitée

    mise en ligne le 1er juin sur le site « Le Bibliomane ».

    Ce site littéraire est consultable à l’adresse suivante :

    http://lebibliomane.blogspot.com/

    Et pour ceux qui seraient intéressés,

    la pièce peut toujours être commandée en toute sécurité

    sur le site des éditions théâtrales « Les Mandarines » (voir rubrique « liens »).

      

      

    dimanche 1 juin 2008

    Robertin Père & Fils

    Critique de la pièce

    « L’invitée » Franck Bellucci. Théâtre. Editions Les Mandarines, 2008.

    Nous sommes en 1985, dans une maison bourgeoise des bords de Loire. On se plaît à imaginer que l’action se déroule dans cette région de l’orléanais où vit et enseigne Franck Bellucci, l’auteur de cette pièce.

     

    Quand le rideau se lève, Paul Robertin, professeur de lettres, 38 ans, arrive à l’improviste chez ses parents afin de leur présenter sa nouvelle compagne, Solange.
    Anne-Marie et Claire, la mère et la soeur de Paul, sont quelque peu surprises et désappointées de cette visite impromptue. Paul, en effet, n’est pas du genre à rendre visite régulièrement à sa famille, ce que n’oublie pas de lui reprocher sa soeur. Mais Paul ne s’arrête pas à ces critiques et, manifestement amoureux et fier de sa nouvelle conquête, il ne cesse de cabotiner en dépit de l’atmosphère tendue qui règne sur la demeure familiale.
    Car le père, Jean, médecin en retraite, est gravement malade. Atteint d’un cancer, il se sait condamné et ne peut plus compter que sur quelques mois avant l’échéance fatale. Confiné dans sa chambre, son épouse et sa fille se relaient à son chevet afin de l’assister dans cette épreuve.
    Paul, lui, semble prendre tout cela à la légère et c’est au cours du dîner – alors que Jean aura fait l’effort de descendre de sa chambre pour prendre son repas en compagnie de son fils et de sa compagne – que les choses vont s’envenimer. Paul se rend rapidement insupportable et met le feu aux poudres en s’en prenant d’abord à sa soeur – à qui il reproche de lui renvoyer l’image de son propre égoïsme – et ensuite à son père, à qui il fait vertement remarquer que sa maladie et sa mort prochaine prennent – à son sens – un peu trop d’importance et alourdissent le climat familial. Le ton monte rapidement devant Solange, l’invitée, qui ne peut que rester coite devant un tel déballage de griefs familiaux.
    Afin d’apaiser le débat et de détourner la conversation vers un sujet plus paisible, l’attention se porte sur Solange. Qui est-elle ? Que fait-elle dans la vie ? La jeune femme est historienne et travaille au CNRS où elle étudie l’histoire contemporaine, et en particulier l’époque de la Seconde Guerre Mondiale. Sans parents, sans attaches, c’est par hasard qu’elle a rencontré Paul quinze jours auparavant. La conversation continue, émaillée par les réparties de Paul, qui ne cesse d’ajouter de l’huile sur le feu et de se rendre odieux envers sa soeur et ses parents.

    Puis vient l’heure où chacun doit se retirer pour aller dormir. Solange avoue ne pas avoir sommeil et décide de rester en compagnie de Claire. Paul et sa mère se retirent. C’est alors le début d’une longue et douloureuse nuit qui s’annonce. Au matin, quand Solange partira, après avoir révélé qui elle est réellement, la famille Robertin ne sera plus la même. Une lettre, ainsi qu’une vieille photo en noir et blanc, auront bouleversé tout l’échafaudage familial.

    Avec « L’invitée » Franck Bellucci nous offre un drame familial où le jeu des apparences vient à se rompre lorsqu’un élément extérieur – Solange – vient mettre à bas l’ordre établi des choses en la personne du père irréprochable, de la mère exemplaire, du fils ingrat et de la fille dévouée. Chacun des personnages que nous découvrons au début de cette pièce dissimule en son coeur des choses inavouables aux autres membres de la famille. Certains ignorent même en leur for intérieur quelle est leur véritable nature, et c’est Solange qui va jouer le rôle de révélateur et apporter ainsi aux uns et aux autres la culpabilité, le poids des origines et le déchirement, mais aussi la liberté et la rédemption.
    Huis-clos féroce, servie par des dialogues percutants, « L’invitée » de Franck Bellucci est une réflexion sur le poids du passé, sur la mémoire et le pardon, sur la piété filiale et sur l’ironie du sort,
    une ténébreuse histoire de famille où les masques tombent les uns après les autres, révélant ainsi des abîmes insoupçonnés.

    L’avis de Laurence du Biblioblog.

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