Cinéma : « Un Conte de Noël » ennuyeux, bavard et prétentieux…
Sans doute n’ai-je pas la finesse de compréhension des critiques professionnels qui ont encensé le film après sa projection au dernier festival de Cannes ;
Sans doute ne suis-je pas assez « intello-bobo » dans l’âme pour savourer ces dialogues verbeux, ces dissertations nombrilistes et répétitives toutes saturées de références pesantes à la psychanalyse ;
Sans doute ne suis-je pas assez subtil pour goûter à leur juste valeur ces monologues sur le mal être de petits bourgeois nantis, tellement privilégiés et pleins d’assurance que rien ne réussit à leur ôter leur cynisme, leur détachemement, leur prédisposition au bon mot, pas même l’ombre d’une maladie fatale qui menace ;
Sans doute ai-je aussi (je l’admets, je reconnais ma faute… pardon, pitié, pardon ! ) le mauvais goût, voire l’insupportable candeur, pour ne pas dire l’inculture, d’attendre d’un film une histoire, une émotion, des personnages crédibles, une atmosphère, une cohérence ;
Sans doute étais-je également un peu fatigué pour trouver ces 2 h 25 interminables, insupportables de lenteur et de platitude ;
Oui, sans doute, sans doute…
Vous voyez, ma bonne volonté n’est pas en cause, je suis prêt à formuler toutes ces concessions pour obtenir le pardon des nombreux admirateurs de Desplechin (ça fait sûrement très chic, là-bas, à la capitale, vous savez, à Paris, dans le quartier latin surtout, ou même à Cannes, sur la croisette - enfin là où sont les gens bien, ceux qui comprennent - d’aimer Desplechin).
Et pourtant, Un Conte de Noël m’est apparu comme un ratage complet. Oui, malgré des comédiens talentueux, malgré la grâce et la douceur fragile d’Anne Consigny, malgré des pistes intéressantes et un montage original, ce film n’est qu’un long bavardage prétentieux à réserver à une élite pour laquelle l’ennui généré par une oeuvre est la marque suprême de sa qualité artistique !
Aucune chair, aucune âme, rien que des mots, des mots et encore des mots. Cela ne suffit pas pour faire un film qui puisse vraiment concerner, toucher, déranger le spectateur… Dommage !