Archive pour 3 août, 2008

Note de lecture : « Pardon Mère » de Jacques Chessex, éditions Grasset.

   Avec ce très beau texte, Chessex, auteur au talent déjà maintes fois reconnu, livre un hommage à sa mère disparue il y a maintenant cinq ans. L’ouvrage est composé d’une succession de brefs chapitres qui évoquent à tour de rôle, et toujours avec pudeur et sensibilité, le souvenir de cette femme. Se succèdent ainsi diverses scènes de la vie quotidienne, quelques moments de la vie passée, plusieurs phrases ou épisodes retenus. Toutefois, le récit est surtout traversé par un motif récurrent, presque entêtant et structural : celui du regret. Regret de ne pas avoir suffisamment aimé cette mère, regret de ne pas lui avoir dit combien elle était importante, et belle, et forte. Tant de regrets et de remords. Ce texte devient donc pour son auteur le moyen de combler cette douloureuse lacune, de réparer ce manque en fixant enfin dans ces pages émouvantes ce que la voix n’a pas su ou pas voulu dire à temps, c’est à dire lorsque cette mère magnifique vivait encore…

 Nombreux seront certainement les fils, et les filles, qui reconnaitront dans les regrets de Chessex leurs propres regrets…

                                                      Note de lecture :

              Extraits :

    » J’écris sur ma mère, je pourrais craindre qu’à expliciter sa figure je lui fasse perdre en moi sa figure plus profonde, plus secrète, impossible à dire. Celle dont me viennent amour et remords. Néanmoins j’écris sur elle parce que j’ai besoin de ce tombeau de mots, peut-être menteurs dès qu’ils simplifient, j’en prends le risque pour me tenir au plus près de ma vérité avec elle. (p.117) »

  « Pardon, mère. Là où tu es, regarde ton fils, dis-lui que tu connais son coeur et que tu y lis l’amour qu’il n’a pas su te prouver au cours de vos presque soixante-dix ans de vie ensemble. (p.130/131) »

 ¨Pour moi l’épreuve s’aggrave de n’avoir pas mérité ma mère. Je l’écoute, je lui parle, je t’ai déçue, mère, je n’ai pas été le fils aimant que tu méritais, aujourd’hui à chaque mot que je te dis, à chaque pensée où tu apparais, je ressens mon indignité de fils ingrat et indigne. (p. 163/164) »

Note : + +

 

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