« Vicky Cristina Barcelona » : un savoureux marivaudage de Woody Allen.
L’une est blonde (Scarlett Johansson, irrésistible !), l’autre est brune (Rebecca Hall, superbe découverte). L’une sait seulement qu’elle ne veut pas d’une vie « normale » qui serait forcément menacée par l’ennui et la médiocrité. L’autre sait au contraire qu’elle veut se marier et s’installer avec l’homme de sa vie dans une grande et belle maison. L’une et l’autre, toutes deux américaines, sont donc fondamentalement opposées et pourtant elles sont amies et ont décidé de passer l’été à Barcelone. Et c’est là justement, dans cette ville de tous les possibles, qu’elles vont rencontrer un artiste grand séducteur qui va mettre à mal leurs certitudes respectives. Commence alors pour Vicky et Cristina, la blonde et la brune, une remise en cause de leurs projets, de leur rapport aux autres, au monde, de leur vision de l’amour et de la vie, de ce qu’elles sont, où plutôt de ce qu’elles croyaient être…
Ce film de Woody Allen est une vraie réussite, ludique et jouissive, parce qu’il parvient à réinventer le marivaudage tout en actualisant ces jeux de l’amour et du hasard. Les personnages qu’il imagine, tous beaux et fragiles à la fois, s’adonnent à une valse des sentiments qui pour être légère, pétillante, n’en est pas moins subtile et sérieuse. Il y a même dans ce dernier opus allénien des accents qui peuvent rappeler la poésie tragi-comique des films d’Almodovar (l’action se déroule à Barcelone, ne l’oublions pas !), surtout lorsqu’intervient le personnage fou et passionné qu’interprète magistralement une Penélope Cruz plus sexy que jamais.
En fait, c’est avec beaucoup de finesse et de fausse légèreté que Vicky Cristina Barcelona aborde les questions de la sensualité, de la quête d’identité, de la liberté individuelle et même de la création artistique. Le cinéaste poursuit donc la nouvelle voie qu’il a empruntée depuis son excellent Match Point et réussit à suggèrer la complexité des êtres et des relations humaines tout en évitant adroitement les pièges de la démonstration didactique.
Et si les comédiens, qui rivalisent tous de sensualité, donnent un charme indéniable à l’ensemble, la qualité du montage et de la bande son participe aussi pour beaucoup à la réussite de ce film.
Un film qu’il faut donc savourer comme il le mérite…
Assurément, un grand cru que ce dernier Woody Allen !
si pour toi c’est un coup de coeur, pour moi ce n’est pas vraiment le cas. Ca ne va pas jusqu’au coup de griffe, mais cette histoire finalement très convenu, j’ai à peine souri à deux ou trois phrases, et n’ai vraiment pas été emporté. Seule l’arrivée de Penepole Cruz m’a fait plaisir, le reste étant téléphoné du début à la fin. Et je n’ai absolument pas trouvé le coté jouissif vanté par beaucoup. Vraiment, un film moyen, agréable mais moyen. (J’en dirai plus dan les jours qui viennent… il faut ménager le suspens !)
Cher Yohan,
Je vois que nous n’avons pas le même avis et je suis donc impatient de lire ta critique du film. Je surveille donc de près ton blog. A toi de me convaincre… et de trouver les bons arguments pour que je nuance, peut-être, mon anthousiasme pour ce film, enthousiasme qui reste intact à ce jour !