Archive pour décembre, 2008

Aujourd’hui, à ne pas manquer…

les bilans annuels mis en ligne sur les sites Biblioblog et Le blog de Yohan.

 Vous y retrouverez une synthèse des coups de coeur Rire

 et des déceptions littéraires  Triste

de l’année 2008 de deux des meilleurs blogs en matière de livres !

 Bilans à consulter en cliquant sur les liens suivants :

 http://www.biblioblog.fr/

http://livres-et-cin.over-blog.com/

 Et que l’année 2009 soit aussi riche

 de découvertes, de rencontres et de débats !

Note de lecture : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » de Stig Dagerman, Actes Sud.

   « Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux ». Telle est la première phrase de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, phrase qui d’emblée donne le ton de ce texte fulgurant. Quelques pages à peine, écrites par Stig Dagerman en 1952, découvertes en 1981. Dix pages dans lesquelles l’auteur, qui peu de temps après les avoir écrites se suicidera, évoque son incommensurable mal être, son impuissance à être heureux, son rapport aux autres, au monde, à la mort, à cette mort qu’il veut considérer comme une libération finale et, surtout, comme la seule affirmation possible de sa liberté individuelle.

   Un texte testament donc, aussi poignant qu’incisif ; aussi violent que douloureux.

  A lire certes, mais surtout à relire, pour partager cette conscience aiguë de l’absurdité de l’humaine condition. Absurdité que Stig Dagerman décrit avec une acuité rare…

                                                    Note de lecture :

 

Note de lecture : « Pas ici, pas maintenant » d’Erri De Luca, folio.

Voici un petit livre émouvant, subtil, qui évoque une succession de souvenirs du temps passé, qui donne à découvrir une suite d’images d’une enfance napolitaine.

Souvenir d’une mère, une mère froide, distante, comme en retrait permanent derrière une vitre. A l’image du reste du monde et des autres aussi, tous de l’autre côté de la vie intérieure de l’enfant qu’était alors le narrateur-auteur.

Souvenirs de Massimo, le camarade de classe au corps d’athlète, grand nageur, admiré, et pourtant mort accidentellement alors qu’il plongeait en apnée.

Souvenirs de Filomena, la domestique rustre, à la voix trop forte, à la langue populaire et fautive, à la religiosité excessive et superstitueuse.

Souvenirs des maîtres et des professeurs du secondaire.

Souvenirs d’un appartement, celui d’une famille apauvrie par la guerre, appartement situé dans un quartier défavorisé de la ville et pourtant appartement du bonheur, puis souvenirs de la cassure, de la blessure engendrée par le déménagement dans une nouvelle maison, un nouveau quartier, générée par l’exil vers un nouveau statut social.

Souvenirs fragmentés d’une vie donc. Souvenirs doux amers. Souvenirs déposés sur les pages au gré des réminiscences liées à l’écriture…

                                                       Pas ici pas maintenant

A paraître, en février : « Et pour le pire », nouvelles.

                                           A paraître, en février :

 
 

Bonne nouvelle : « Le Bateau libre », le blog de Frédéric Ferney vient de larguer les amarres…

Ex présentateur d’une excellente émission littéraire que beaucoup connaissaient et suivaient avec intérêt, congédié pour cause d’exigence intellectuelle et culturelle, Frédéric Ferney continue son combat en faveur d’une littérature de qualité et d’un vrai débat d’idées en créant son blog baptisé « Le Bateau libre ». Rire

Longue vie donc à ce nouveau site dont on peut d’ores et déjà deviner qu’il parlera de littérature avec la passion, la sensibilité et l’indépendance qui caractérisent son auteur.  

 

Pour consulter « le Bateau libre » voir le lien suivant :

http://fredericferney.typepad.fr/mon_weblog/

 

« Mille lectures d’hiver », opération culturelle soutenue par la Région Centre.

Pour consulter la plaquette officielle, ouvrir le document ci-dessous :

  plaquettedeprsentationdesmillelecturesdhiver.pdf

 

Cinéma : « Home » de Ursula Meier.

 Autant le dire tout de suite : ce film au scénario aussi original que déroutant ravira les amateurs de surréalisme et de poésie drolatique mais agacera profondément les esprits pragmatiques et rationalistes. Parce qu’il faut bien l’admettre : cette famille composée du père (Olivier Gourmet, excellent, comme toujours), de la mère (Isabelle Huppert, plus époustouflante que jamais dans son aptitude magistrale à mêler légèreté et gravité, drôlerie et émotion) et des trois enfants est plutôt atypique. D’ailleurs, ne vivent-ils pas tous les cinq dans une maison située dans un no man’s land, au bord d’une autoroute dont l’ouverture est sans cesse reportée depuis plus de 10 ans ?  Une famille étrange donc mais qui en vérité peut en rappeler beaucoup d’autres, avec l’aînée, post adolescente qui passe toutes ses journées à écouter du hard rock en se faisant bronzer sur une chaise longue ; le père, qui part travailler chaque matin ; et la mère bien sûr, qui reste au foyer pour faire tourner les machines à laver, un jour le blanc, un jour les couleurs… 

Oui, mais voilà, lorsque l’autoroute ouvre et que se mettent tout à coup à défiler devant les vitres de la maison des milliers de voitures, le cocon familial s’ébranle, se fissure, d’autant que la mère refuse catégoriquement de quitter les lieux et ce malgré le bruit insoutenable, les vibrations, les dangers. Car il en faut une bonne dose de courage et d’insouciance pour faire traverser l’autoroute chaque matin à deux enfants qui doivent aller à l’école. Mais la mère est prête à tout, oui, à tout, y compris à cette aventure de l’extrême quotidienne, pourvu qu’elle arrive à sauver l’équilibre difficilement reconstruit de sa petite famille …  Voici donc un film qui révèle dès ses premières images un univers original et qui fait à la fois penser à Ionesco, à Beckett ou à Kafka. Un film qui impose un univers déjanté, loufoque, poétique mais aussi inquiétant, angoissant, parfois même oppressant. Un de ces univers où tout peut basculer brusquement, parce qu’un grain de sable s’est immiscé dans la mécanique jusqu’alors parfaitement huilée. Ce long métrage est en fait à découvrir comme une fable, à appréhender comme un apologue. Le scénario est toujours à la lisère du possible et du surréalisme, du vraisemblable et de l’absurde. Aussi la réalisatrice nous immerge-t-elle dans son monde, ses délires, ses obsessions, tout en nous conduisant à réfléchir par nous-mêmes ; à penser à ce qui caractérise fondamentalement une famille ; à prendre conscience des menaces que représente le monde extérieur, celui de la vitesse et de la technologie polluante ; à mesurer la difficulté de s’en protéger et la nécessité, in fine, de faire des concessions, pour survivre, malgré tout.  En ce sens, Ursula Meier s’impose comme un auteur à part entière. 

Au spectateur donc de construire le ou plutôt les sens du film, d’interpréter cette métaphore cinématographique, sans oublier bien sûr d’apprécier un tel concentré de fantaisie, d’audace, de folie et d’admirer le jeu des acteurs, tous les cinq vraiment formidables…

L’avis de Yohan sur son blog :

 http://livres-et-cin.over-blog.com/article-24464745.html 

 

                                                                   Cinéma :

                                                              huppert-1

      Isabelle Huppert et Olivier Gourmet dans Home

Note de lecture : « Simplement descendu d’un étage » d’Hélène Lanscotte, Cheyne éditeur.

Simplement descendu d’un étage est un recueil de textes, de nouvelles, de courts fragments qui tous mettent en scène une femme, une épouse, une amante. Et dans tous les cas, c’est l’homme qui prend en charge la narration et qui évoque la disparition insolite, brutale, étonnante de l’aimée. Ainsi en est-il de celui qui narre comment sa femme s’est évanouie dans son jardin, engloutie par la terre, avalée par une large brèche qui s’est ouverte tout à coup alors qu’elle était en train de lire.

Avec ces scènes de la vie conjugale, Hélène Lanscotte offre à ses lecteurs une série de microfictions oniriques, souvent drôles, parfois féroces ou tragiques, toujours surprenantes. Les textes sont courts, incisifs, ciselés comme de petites pièces de joaillerie et constituent autant de surprises, d’invitations à découvrir un univers où la raison et la logique ont disparu pour céder la place à une éblouissante fantaisie poétique.

Les livres les  plus marquants sont ceux qui réussissent à imposer une atmosphère originale, à livrer un imaginaire singulier. Simplement descendu d’un étage est incontestablement de ceux-là.

A noter enfin la qualité matérielle du volume : couverture cartonnée sobre et élégante, papier épais, mise en page et impression soignées. De la belle oeuvre donc, qui démontre une fois encore le talent d’un éditeur indépendant qui sait faire rimer indépendance avec exigence.

                                                 Note de lecture :

 

Note de lecture sur « Ce Silence-là », publiée sur « Le Blog de Yohan », le 3/12/2008.

 

 Critique publiée le mercredi 3/12/2008

sur le site « Le Blog de Yohan »,  

«  Livres et Cinéma

 Et quelques autres aventures « culturelles « 

Merci à son auteur…

 

Ce silence-là, Franck Bellucci

Note de lecture sur Un jour d’avril, un jeune homme est retrouvé trempé sur la plage de L., en Normandie, des partitions à la main. Muet, il est admis à l’hôpital dans la chambre 22. Hélène, infirmière, le prend sous son aile et va essayer de percer son secret : qui est ce violoncelliste doué ? Vient-il de Prague, de Londres ? Simule-t-il sa maladie ? Mais ce patient va révéler à Hélène des souvenirs qu’elle avait enfouis bien loin, et qui la bouleversent.

Dans ce premier roman, Franck Bellucci accommode à sa manière l’histoire de ce jeune homme, le « piano man », retrouvé sur une plage anglaise un matin et très bon pianiste. Il change, par rapport au fait divers le lieu de l’intrigue et l’instrument dont il joue. Mais s’il utilise cette histoire, ce n’est pas pour décrire la vie de ce jeune homme ou inventer son histoire, mais il s’en sert de prétexte pour concentrer son attention sur Hélène. 
 


Car c’est bien Hélène qui tient le rôle principal de ce roman. C’est elle qu’on entend le plus souvent, au travers de son journal. Le journal alterne avec les propos d’un narrateur extérieur, qui raconte essentiellement la succession des événements liés à l’enquête sur l’identité de cet homme. Ce journal nous permet de plonger dans l’intimité de cette femme d’âge mûr, qui vit une histoire finissante avec un homme qui ne sera qu’une ombre dans ce roman, et qui va être confrontée de manière inattendue à son passé douloureux.


La vue de ce jeune homme réveille des souvenirs, ses traits lui évoquent un proche. Et petit à petit, Hélène plonge dans la folie, qu’on pensait au départ réservé à ce jeune homme. L’attirance d’Hélène pour lui devient une obsession et son comportement avec ce patient étrange prend des proportions inquiétantes pour l’ensemble du personnel. Et malgré les efforts du docteur pour éloigner Hélène, elle revient irrémédiablement la chambre 22. Et se trouve constamment au bord du précipice, sur le point de passer d’infirmière à patiente.


J’ai apprécié ce roman, qui prend le lecteur à contre-pied en lui présentant une histoire qu’il n’attendait pas. Sur un sujet relativement difficile, car partant d’un fait divers connu, Franck Bellucci parvient à créer et à faire exister ce personnage d’Hélène, qui éclipse totalement le patient, qu’on attend comme héros de ce roman. Et le secret d’Hélène prend le pas sur la découverte de l’identité de ce dernier.


Si j’ai mis un peu de temps à m’habituer à l’écriture (j’ai trouvé pendant les toutes premières pages qu’il  avait beaucoup d’adjectifs ? Etrange, non ?!?), j’ai ensuite pris mon temps pour découvrir ce que cache Hélène. Et j’ai pris plaisir à me plonger dans cette histoire pas très joyeuse, mais touchante.

Vraiment une jolie découverte, qui sera je l’espère suivie par d’autres !

Pour consulter le blog de Yohan, cliquez sur le lien ci-dessous :

http://livres-et-cin.over-blog.com/

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