Note de lecture : « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier » de Stig Dagerman, Actes Sud.
« Je suis dépourvu de foi et ne puis donc être heureux, car un homme qui risque de craindre que sa vie ne soit une errance absurde vers une mort certaine ne peut être heureux ». Telle est la première phrase de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier, phrase qui d’emblée donne le ton de ce texte fulgurant. Quelques pages à peine, écrites par Stig Dagerman en 1952, découvertes en 1981. Dix pages dans lesquelles l’auteur, qui peu de temps après les avoir écrites se suicidera, évoque son incommensurable mal être, son impuissance à être heureux, son rapport aux autres, au monde, à la mort, à cette mort qu’il veut considérer comme une libération finale et, surtout, comme la seule affirmation possible de sa liberté individuelle.
Un texte testament donc, aussi poignant qu’incisif ; aussi violent que douloureux.
A lire certes, mais surtout à relire, pour partager cette conscience aiguë de l’absurdité de l’humaine condition. Absurdité que Stig Dagerman décrit avec une acuité rare…