Vient de paraître : « Et pour le pire (fragments de vies) », nouvelles.

Et pour le pire

(Fragments de vies)

Editions Demeter

Vient de paraître :

                                                   

Quatorze récits, quatorze fragments de vies qui tous racontent avec gravité ou légèreté, avec noirceur ou dérision, le moment où tout bascule au sein d’une existence.

C’est un deuil qui frappe ou une rencontre qui rend fou ; c’est une découverte qui bouleverse ou une vengeance qui condamne ; c’est un aveu qui se fait ou un secret qui se révèle.

Et, dans tous les cas, c’est l’instant à la fois banal et extraordinaire où le meilleur devient, irrémédiablement, le pire…

 

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Une rencontre est organisée

 le mercredi 11 mars à 18h30

 à la librairie des Temps Modernes,

57 rue ND de Recouvrance, 45000 Orléans

(02 38 53 94 35) .

***

Une séance de signature se déroulera  

le samedi 14 mars à partir de 15h

à la librairie Privat-Loddé 

(récemment rebaptisée Chapitre.com),

2 place de la République, 45000 Orléans

(02 38 65 43 43) .

******************

Extrait de la nouvelle « Monstre » :

« La vie, perdue dans la faute,se retrouve dans l’expiation. »

André Suarès, Trois Hommes. 

    « Non, je n’ai pas de scrupules. Pas le moindre scrupule. Bien au contraire. Je savoure l’idée délicieuse de faire le mal, de te rendre malheureux, de t’inoculer le poison de la souffrance. Pas de projet plus excitant que celui de te détruire à petits feux. Longtemps, je me suis préparée à cette entreprise et aujourd’hui, enfin, je la réalise.

   Je ne te demande pas de m’excuser ; je suis inexcusable. Je ne te prie pas davantage de m’accorder ton pardon ; je suis impardonnable. Et d’ailleurs, on ne pardonne pas à ceux et celles qui répandent le remords, la peur et la haine. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, c’est bien cela que tu vas connaître : le remords, dont tu resteras l’esclave ; la peur, une extraordinaire peur qui, petit à petit, t’enlaidira, fera de toi une ombre, un fantôme errant, un spectre abject ; et la haine, la grande haine, de celles qui demeurent tapies au fond du coeur, dans l’âme aussi, de celles qui circulent en permanence à travers toutes les veines et les artères.

   Par avance, je me délecte à imaginer ton corps pétrifié, ta triste mine, ta face livide, tes yeux hagards et épouvantés. Je me représente ta bouche grimaçante, ta silhouette voûtée, tes mains contorsionnées. Je me réjouis, ô suprême plaisir, à concevoir l’affolement qui sera tien lorsque tu me découvriras, lorsque ton regard ne pourra plus se détourner du spectacle que je t’ai minutieusement préparé.

   Désormais, la bête immonde ne te lâchera plus. Elle te poursuivra, t’accompagnera, partout, tout le temps, prédateur invisible, impalpable, mais auquel nul ne peut arracher sa proie. Ses mâchoires t’attraperont et sur toi elles se refermeront de toute leur puissance. Pour te dévorer. Mais, il te faudra du temps pour identifier l’ennemi, pour savoir quelle est sa race, pour comprendre d’où il vient. Il te faudra du temps pour admettre qu’il est inutile, totalement inutile mon cher, de chercher à fuir un tel adversaire, parce que c’est en toi, exclusivement en toi, qu’il puisera sa force, qu’il se ressourcera sans cesse. Il se nourrira de toi. Il vivra en toi et contre lui, tu seras impuissant. Tu ne pourras que mesurer la progression de sa voracité, l’accroissement de sa tyrannie. Et tu ne pourras aussi que constater que ton visage se creuse, que tes cernes s’accentuent, que ta physionomie que je trouvais autrefois belle et élégante a perdu toute lumière et humanité.

   Tu ne connaîtras plus que le clair-obscur ; alors que tes nuits seront blanches, tes journées, interminables, épuisantes, resteront sous l’entière, sous l’exclusive domination de l’ombre.

    Oui, je suis un monstre. Je l’admets. J’en ai une pleine, une exquise conscience. Je suis un monstre et je veux l’être. Je revendique ce dernier droit, le droit d’être ton monstre, rien que le tien, pour l’éternité… » 

 

 


2 commentaires

  1. valy christine dit :

    Bonjour Franck,
    Contente pour vous, j’espère que vos clients du « silence » vont rester fidèles,sinon…l’éditeur va vous abandonner, comme il l’a fait pour moi.
    C’est l’argent qui compte et non pas la valeur d’un livre. Bon, je suis amère,mais je vous assure que le roman « la libido primitive », le meilleur de ce que j’ai écrit, paye à cause des deux autres qui n’ont pas trouvé la place parmi les lecteurs (pour l’instant).Mais les livres vivent par cycle comme nous les êtres humains. Je suis sure que mes livres vont avoir une longue vie avec des hauts et des bas puisqu’ils sont vivants.
    amicalement, Valentina

  2. Bonjour Valentina,
    Je comprends tout à fait votre tristesse et votre amertume. Mais il ne faut pas oublier qu’un éditeur est aussi un « commerçant » qui doit, s’il veut que sa maison vive, vendre. Ce mélange argent-création nous dérange, certes, mais on ne peut le nier.
    Par ailleurs, n’oubliez pas qu’il existe beaucoup d’autres maisons d’édition indépendantes auxquelles vous pouvez (et je vous encourage vivement à le faire) soumettre votre manuscrit. Ce qu’un éditeur refuse, un autre peut l’accepter ; ce qu’un éditeur n’apprécie pas, un autre peut l’adorer ; enfin, ce qu’un éditeur ne se sent pas l’envie de défendre, un autre peut très bien décider de le soutenir avec conviction… Donc ne baissez pas les bras ; nourrissez-vous de ce que vous vivez comme un échec et profitez-en pour trouver l’énergie qui vous fera aller vers d’autres éditeurs et poursuivre votre chemin d’auteur !

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