Archive pour 4 mai, 2009

Citation du moment :

 » Mon estomac est aujourd’hui une poche de fiel. Mon estomac est la tanière du dégoût. C’est de là que le dégoût régente tout mon corps. (…) Il ternit mes yeux qui ne voient plus qu’un monde écoeurant, un univers ignoble sous un ciel boueux, il tire les traits de mon visage en faisant le masque même de l’écoeurement vomitatoire. (…) Ah ! Loin de ces très goujates gens, loin de la monumentale ineptie de tous ceux que je fréquente, m’en aller, m’en aller ! Tant de bêtise et tant d’obscénité m’écrasent. »

François Mauriac,  Carnets inédits, fin avril-début mai 1907, cité par Jean-Luc Barré dans son François Mauriac, biographie intime (Fayard).

                                                     Citation du moment : 3007_image

François Mauriac, écrivain de la complexité humaine et de l’intériorité.

 

Note de lecture : « La Puissance des corps » de Yann Queffélec, éditions Fayard.

                                                                 La puissance des corps

Il m’arrive rarement d’abandonner un livre. Par respect pour le travail de l’auteur; par souci d’avoir une vision d’ensemble de l’oeuvre ; par habitude aussi, parce qu‘il est toujours préférable de lire tout un texte avant de prétendre le juger. 

Pourtant, malgré des efforts réitérés et une bonne volonté certaine, il m’a été simplement impossible de dépasser la cinquantième page de cet insupportable galimatias que l’éditeur ose présenter comme un roman ! Mais qu‘est-il donc arrivé à Yann Queffélec pour qu‘il écrive – si mal d’ailleurs… quelles affligeantes platitude et pauvreté stylistiques – une aussi mauvaise « chose » ? Qu‘est-il donc advenu du talent de celui qui nous a jadis bouleversés avec ses magnifiques Noces barbares ? Parce que je mets quiconque au défi de trouver le moindre intérêt à cette histoire et surtout à cette évocation soporifique des abattoirs Paneurox spécialisés dans le recyclage des viandes avariées en tous genres. Comment ne pas mortellement s’ennuyer à la lecture ô combien fastidieuse des activités peu scrupuleuses de cette usine ? Comment s’attacher à des personnages aussi pâles, sans aucune consistance ni vraisemblance ? Qui parviendra à se passionner pour la description plate et digne d’un dictionnaire de « la saignée des animaux, de la coupe des pattes antérieures, du traçage de la peau, de la ligature du rectum » (p. 47) ou encore de « l’éviscération, de l’émoussage » (p. 48) ? D’éventuels bouchers peut-être, et encore, ils ont certainement mieux à faire de leur temps libre… En fait, c’est à se demander si Yann Queffélec n’a pas lui-même consommé trop de viande avariée pour en arriver à écrire un récit aussi grotesque qu’ennuyeux…  

Alors, par pitié Monsieur Queffélec, oubliez l’anticipation, la satire, la modernité, le social qui vous vont si mal et retrouvez la finesse psychologique et l’élégance formelle qui caractérisaient vos premiers livres lesquels montraient à quel point vous pouvez être un très grand écrivain ! 

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